Chaque année en France, 1 enfant sur 2 000 naît avec une trisomie 21. Ce n’est donc pas si rare. Pourtant, les représentations stéréotypées persistent, souvent par manque d’informations.
À l’occasion de la Journée mondiale de la trisomie 21, nous prenons la parole sur cette anomalie que l’on croit, à tort, être une maladie. Nous espérons que ces quelques lignes vous permettront de mieux la comprendre, et ainsi, peut-être, de changer votre regard sur les personnes qui en sont atteintes.
Pour comprendre ce qu’est la trisomie 21, replongeons-nous dans nos cours de génétique.
Nous avons reçu de nos parents 46 chromosomes, qui se sont unis au moment de la fécondation d’un ovule et d’un spermatozoïde :
Ils forment des paires qui composent ce que l’on appelle le caryotype.
Chaque cellule de notre organisme possède ces 23 paires de chromosomes, porteurs de nombreux gènes. Dans certains cas, une anomalie génétique entraîne la présence d’un troisième exemplaire du chromosome 21. La personne a alors 47 chromosomes au total et non pas 46.
Cette anomalie chromosomique est ainsi appelée trisomie 21, ou syndrome de Down. Elle a été découverte en 1959 par des médecins français.
Le syndrome de Down peut toucher n’importe quelle personne dans le monde et a pour conséquences :
Ces conséquences sont très variables d’une personne à l’autre.
Oui, il n’existe pas un syndrome de Down mais bien plusieurs.
95% des cas sont dits “libres” et sont d’origine accidentelle. C’est-à-dire que la trisomie 21 est issue d’une mauvaise répartition des chromosomes avant la fécondation.
Par exemple : l'ovocyte a 2 exemplaires du chromosome 21 au lieu d’un seul. Ainsi, l’embryon aura 2 chromosomes 21 de la mère et 1 chromosome 21 du père.
Il est d’ailleurs plus fréquent d’observer cette anomalie dans l’ovocyte, dont le risque augmente avec l’âge de procréation de la mère.
La trisomie 21 libre peut être homogène : toutes les cellules du corps ont 47 chromosomes.
Ou elle peut être en “mosaïque” : certaines cellules comportent 47 chromosomes tandis que d’autres ont un nombre normal de chromosomes.
Elle concerne 5% des cas de syndromes de Down. Avant la fécondation, chez la mère ou le père, un chromosome 21 s’est lié à un autre chromosome.
Source : Trisomie 21 France
Il est ainsi attaché à un autre chromosome. On dit qu’il est transloqué.
Mais, même si cette anomalie existe chez la mère ou le père, tous deux peuvent donner naissance à des enfants sans trisomie 21.
On parle de trisomie 21 partielle quand une seule partie du chromosome 21 est en surnombre.
C’est toutefois très rare.
La probabilité de trisomie 21 est la même dans le monde. Mais sa prévalence varie en fonction des stratégies de dépistage mis en place ou non dans les pays.
En France, 1 personne sur 2 000 est porteuse d’un syndrome de Down. Sans dépistage, le nombre de cas serait de l’ordre de 1/500 (la grossesse est poursuivie ou non à l’annonce du diagnostic).
Le diagnostic est réalisé soit lors de la grossesse, soit à la naissance.
Dans un premier temps, le risque est évalué lors d’un dépistage qui tient compte :
Ce dépistage est proposé à toutes les femmes lors du premier trimestre de grossesse.
Dans un second temps, si le risque est avéré et si le couple le souhaite, le dépistage se poursuit par l’étude du caryotype. Le choix revient aux parents après une consultation médicale de conseil génétique.
À partir d’une prise de sang ou d’un prélèvement prénatal, les chromosomes sont étudiés au microscope. Cette étude du caryotype permet de poser le diagnostic, d’établir l’origine de l’anomalie mais également la probabilité de récidive pour les futurs enfants.
Si la trisomie 21 est diagnostiquée chez le fœtus, une interruption de grossesse est proposée.
Un suivi médical tout au long de la vie
La trisomie 21 n’est pas une maladie mais elle nécessite un suivi médical régulier.
Pourquoi ?
Outre l’hypotonie, les différences morphologiques et l’hyperlaxité des articulations, la personne touchée peut souffrir de malformations cardiaques ou digestives. Elle peut également développer certaines complications :
De plus, il est impossible de prédire les conséquences et complications de la trisomie 21, que cela soit à la naissance, pendant le développement de l’enfant ou à l’âge adulte.
Toutefois, la qualité de vie des personnes porteuses d’une trisomie peut être améliorée et certaines pathologies peuvent être prévenues.
D’une part, un suivi médical permettra de surveiller l’état de santé de la personne.
D’autre part, d’autres professionnels de santé sont de précieux alliés.
Aussi, le soutien de l’entourage, notamment des parents, est primordial. Tant pour s’assurer du suivi médical et paramédical que pour favoriser l’intégration et l’autonomie de leur enfant. Mais également son épanouissement.
Dire stop aux représentations liées à la trisomie 21
Trop souvent, nous avons des représentations stéréotypées du handicap et notamment de la trisomie 21. Nous avons tendance à détourner le regard.
Or, cette exclusion est un frein énorme au développement et à l’épanouissement de l’enfant ou de l’adulte porteur d’un syndrome de Down. Il risque de s’enfermer, de se replier sur lui-même.
Ces représentations sont souvent guidées par l’incompréhension. Alors, prenez un moment pour vous informer. Mais déjà, lire cet article est un grand pas vers la compréhension, et donc l’acceptation :).
La prochaine fois que vous croisez une personne atteinte de trisomie 21, évitez de détourner la tête. Acceptez sa différence. Et considérez-là comme n’importe quel humain.
L’ouverture d’esprit n’est pas simple. Les standards sociétaux sont bien ancrés en nous. Pourtant, nous sommes finalement tous très différents les uns des autres. Alors, pourquoi ne pas accepter d’autres différences ? ;)
Aussi, échangez avec la personne, ou avec son accompagnant. Ils ne vous fermeront pas la porte, si vous leur manifestez votre volonté de comprendre.
Passez outre la première impression, soyez curieux.
Vous comprendrez mieux le syndrome de Down et ce que peuvent ressentir des personnes qui vivent avec cette anomalie chromosomique au quotidien.
La Journée mondiale de la trisomie 21, le 21 mars, est l’occasion de vous informer et, pourquoi pas, de soutenir les personnes porteuses, leur entourage et la recherche.