Les hépatites virales (A, B, C, D, E) font partie des maladies les plus contagieuses de la planète. Elles causent même plus de décès que le sida.
Chaque année en France, 500 000 adultes sont infectés par les hépatites B et C. Pourtant, des vaccins existent dont certains sont obligatoires depuis 2018. Connaissez-vous les différences entre chacune d’entre elles et les traitements proposés ? À l’occasion de la Journée mondiale de l’hépatite, revenons sur ce qu’est cette maladie et quelles sont les solutions pour l’éviter.
Le foie est un organe qui assure des fonctions essentielles à votre corps. Situé sous les côtes dans la partie droite de l’abdomen, il pèse 1,5 kg chez l’adulte. Chaque minute, 1,5 litre de sang le traverse.
Il a un rôle de filtre, de stockage et de nettoyage de votre organisme :
Vos habitudes alimentaires peuvent altérer, temporairement, le bon fonctionnement du foie comme lorsque vous enchaînez des repas trop copieux, riches en graisses, alcool et sucre. Il suffit de manger sain durant quelques jours pour le mettre au repos. Dans d’autres cas, il s’abîme soit à cause d’une consommation excessive d’alcool (hépatite non virale) soit par des virus (hépatites virales).
La maladie est une inflammation aigüe ou chronique du foie qui endommage les hépatocytes (cellules du foie). On parle d’hépatite aigüe dès l’entrée du virus dans le corps tandis que l’on parle d'hépatite chronique lorsqu’elle persiste 6 mois après l’infection.
Au nombre de 5, elles sont classées de A jusqu’à E. Pour vous faciliter la compréhension, voici les différences entre chacune d’entre elles :
Les traitements sont différents selon le type d’hépatite. Ils permettent de réduire la charge virale et les lésions, mais aussi de limiter les complications comme la cirrhose. Pour les hépatites B, C et D, ce sont soit des injections d’interféron, soit l’administration d’antiviraux comme le Baraclude qui sont prescrites. La prise se fait sur une longue durée, voire à vie. Le VHA et le VHE, quant à eux, ne nécessitent aucun traitement puisqu’ils se guérissent naturellement.
La recherche a fait des progrès depuis les années 1960 et de nombreuses personnes peuvent désormais se débarrasser définitivement du virus VHC. Malheureusement, certains patients développent des formes graves comme la fibrose, la cirrhose ou le cancer du foie, pouvant aller jusqu'au décès du malade.
Pour éviter cette conséquence radicale, tout l’enjeu est de recourir au dépistage.
La complexité des hépatites virales réside dans l’absence de signes. 90 % des VHB progressent de manière silencieuse, 80 % pour les VHC. Ils sont difficiles à détecter, car souvent les symptômes peuvent être confondus avec ceux d’un état grippal (fièvre, courbatures, maux de tête). Toutefois, voici les signes qui doivent vous alerter :
Si vous pensez avoir l’un de ces symptômes, consultez votre médecin généraliste. En attendant votre rendez-vous, et dans le doute, n’ayez aucun comportement à risque (relations sexuelles non protégées) pour éviter de contaminer vos proches.
Vous l’avez compris, ce sont surtout les hépatites B et C qui sont les plus contagieuses, les plus destructrices et malheureusement les plus silencieuses. Le dépistage se fait sur une simple prise de sang après prescription médicale ou dans des Centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD). Pour trouver le centre le plus proche de chez vous, voici une carte utile.
Si vous avez le moindre doute à la suite d’une relation sexuelle à risque ou d’un tatouage réalisé dans de mauvaises conditions hygiéniques, effectuez un dépistage !
D’autres situations doivent vous y conduire :
Si vous répondez « oui » à l’une de ces affirmations, parlez-en avec votre médecin.
Sachez que la détection des hépatites B et C est obligatoire si vous donnez votre sang ou si vous êtes enceinte (à la fin du 6e mois de grossesse).
Pour vous protéger de la maladie et de ses complications, la vaccination s’impose comme le moyen le plus sûr. Seuls les vaccins contre le VHA et le VHB existent à ce jour. Ils sont très efficaces et apportent une défense de longue durée.
Si vous voyagez dans un pays asiatique ou africain, vous êtes plus exposés au VHA, nous vous conseillons donc de vous faire vacciner avant de partir. L’hépatite B est un vrai problème de santé publique, c’est pourquoi depuis 2018 le vaccin est obligatoire pour tous les nourrissons âgés de 2 mois. Si votre enfant a moins de 15 ans, nous vous recommandons une injection en guise de rattrapage.
Il vaut mieux recourir au vaccin si vous :
Vous souhaitez éviter l’infection ? Voici les gestes préventifs à adopter :
Les hépatites sont un véritable problème de santé publique mondiale, car elles entraînent des cancers et des cirrhoses. L’OMS (l'Organisation Mondiale de la Santé) s’est fixé pour objectif de les éliminer d’ici à 2030 grâce au dépistage systématique, à la vaccination et à l’amélioration des traitements. Nous espérons qu’en étant mieux informé, vous participerez à votre échelle, à limiter la propagation de ce virus.
Pour approfondir le sujet, écoutez le podcast de l’association Hépatites Info Service. Vous pouvez également visiter son site qui est très bien documenté.