Êtes-vous anxieux face au réchauffement climatique, aux catastrophes naturelles, à la mise en danger des écosystèmes... ou quelque chose en lien avec le bien être de notre planète ? Vous souffrez peut-être d'éco anxiété ! Mais que sont donc ces nouvelles problématiques qui menacent notre santé mentale ?
Êtes-vous anxieux face au réchauffement climatique, aux catastrophes naturelles, à la mise en danger des écosystèmes... ou quelque chose en lien avec le bien être de notre planète ? Vous souffrez peut-être d'éco anxiété ! Mais que sont donc ces nouvelles problématiques qui menacent notre santé mentale ?
Au sommaire de cet article :
Le terme "éco-anxiété" vient de la contraction entre « écologie » et « anxiété ». Il est né des recherches de Véronique Lapaige, une chercheure en santé publique belge et canadienne, aux alentours de 1997. On pourrait le définir comme un sentiment de préoccupation, d'inquiétude, d'anxiété ou d'angoisse et même de gêne ressentie par certains face à la situation climatique.
Vous n'en aviez jamais entendu parler ? Pourtant, selon une étude de the lancet planetary health, , sur 10 000 jeunes de 16 à 25 ans interrogés dans dix pays, près de 70 % ont déclaré être « très inquiets » ou « extrêmement inquiets » du changement climatique.
En France, Charline Schmerber a réalisé une enquête sur plus de 1200 participants, voici quelques chiffres intéressants :
- 75% des participants ressentent de l’anxiété due à l’environnement
- 83% sont intéressés par le sujet de la santé environnementale
- 89% estiment que l’environnement a un impact sur la santé
La solastalgie est un néologisme créé en 2003 par le chercheur australien Glenn Albrecht. Elle est considérée comme une sorte de mal du pays, mais tout en étant chez soi. Elle affecte tout individu ayant un degré d’empathie écologique suffisamment élevé pour appréhender la Terre dans son ensemble.
En soi, cela est une détresse ressentie lorsque l'environnement se dégrade, même si l'on y vit toujours. Cependant, bien que très liée à l'éco-anxiété, elle diffère par toutes les émotions qu'elle génère. Tandis que l'éco-anxiété, comme son nom l'indique est une anxiété, une angoisse, la solsatalgie peut très bien se manifester par de la colère, de la tristesse, de la culpabilité ou encore un sentiment d'impuissance.
Ce phénomène est d'ailleurs suivi par la Climate psychology alliance (CPA), une organisation créée en 2009 afin d'étudier la psychologie climatique. Ils insistent sur le fait que cette forme de psychologie s'intéresse aux émotions, aux mécanismes sociaux et mentaux, issus des conséquences des crises climatiques. Elle utilise des disciplines variées comme la psychothérapie, la psychosociologie, les arts, la spiritualité, la philosophie, la littérature, la pensée systémique et l’écopsychologie pour comprendre nos réponses collectives et individuelles à la crise écologique, souvent inconscientes. Elle vise à sensibiliser, soutenir psychologiquement, promouvoir la résilience et encourager des actions face aux impacts psychologiques du changement climatique.
Il est difficile d’évaluer et d’établir un profil-type des éco-anxieux. Néanmoins, les études montrent que cela touche plus les femmes que les hommes, plus les jeunes (à partir de 16 ans), les CSP+ et les personnes avec des métiers plus « exposants », touchés par les réalités environnementales ainsi que les peuples autochtones.
Les éco-anxieux sont également plus sensibles à la collapsologie, une théorie qui envisage l'effondrement de la civilisation industrielle telle qu'on la connaît. Elle ne serait pas issue que de la crise climatique mais aussi de la vulnérabilité de notre civilisation face à la dépendance aux énergies fossiles, aux crises économiques, politiques, sociales et politiques.
Les éco-anxieux sont principalement des jeunes, des femmes, des diplômés et des CSP+. Pour reprendre l'étude menée en 2021 par the lancet planetary health sur les jeunes, on remarque que :
Les symptômes peuvent varier, mais incluent des pensées obsessionnelles, des insomnies, une réduction de la motivation, une extrême colère, une dépression, de la panique, de l’anxiété et toute une foule d'émotions !
« L’éco-anxiété », ce mal-être identitaire dans un contexte de bouleversement environnemental est inévitablement lié aux émotions. Ce n’est pas une pathologie ou un trouble mais bel et bien un mal-être venant de la conscience qu’on vit dans un monde qui se dégrade.
Caroline Hickman, une psychothérapeute spécialisée sur le sujet dit que « Bien que douloureuse et pénible l’anxiété climatique est rationnelle et n’implique pas de maladie mentale ». Cette nouvelle forme de détresse psychique et psychologique touche ce qu'on appelle les "éco-émotions". Ce sont un ensemble d’émotions, d’affectes que génèrent les changements climatiques. Les 5 éco émotions les plus importantes selon une étude de Qare x ifop de septembre 2022 sont :
On est forcément touché par des émotions, qu’elles soient positives ou désagréables à partir du moment où on prend conscience des changements environnementaux. C'est une réaction adaptative, normale face à une prise de conscience.
Les déclencheurs de l’éco-anxiété peuvent être différents, soit un événement précis, soit un “burn-out écologique”. Cela peut être liée à un sentiment de perte ou de dégradation d’un environnement aimé dont on doit faire le deuil. Reconnaître cette perte est la première étape du deuil écologique. Ensuite, il y a l'expression des émotions, l'adaptation puis la volonté d'agir.
Mais comment ces évènements extérieurs peuvent-ils autant influencer notre santé ?
Le changement climatique est un phénomène incontrôlable à l’échelle d’un seul être humain, de quoi générer, pour certains, des angoisses. Bien entendu, l’éco-anxiété est déjà là depuis plusieurs années, mais elle se développe largement depuis quelques temps car les conséquences du changement climatique heurtent violemment nos vies quotidiennes et sont beaucoup plus visibles.
Elle puise ses sources dans :
- La perte de la biodiversité : c'est l'une sources d'anxiété provient de la diminution ou disparition d'espèces végétales et animales. Ces extinctions sont causées par des activités humaines comme la déforestation, la pollution ou l'urbanisation. Cette catastrophe environnementale menace la sécurité alimentaire de la population et risque de créer une paralysie des écosystèmes.
- La diminution des ressources en eau ou encore la pollution des eaux, due à l'agriculture intensive, l'industrie, et les eaux usées. Ces activités humaines dégradent la qualité de l'eau, la rendant impropre à la consommation humaine, à l'irrigation et à la faune. La pollution n'est pas la seule cause, le changement climatique modifie les régimes de précipitations et entraîne des sécheresses. Cela contribue aussi à l'acidification des océans et perturbe la biodiversité marine.
- Le dérèglement climatique dont la principale cause est l'émission de gaz à effet de serre. La température augmente, il y a de plus en plus de catastrophes naturelles (ouragans, inondations, tempêtes...), le niveau de la mer monte... Les gaz à effet de serre retiennent la chaleur, un certain taux est essentiel au maintien de la température, cependant, les activités humaines comme l'utilisation d'énergies fossiles, l'agriculture intensive ou certains processus industriels augmentent la présence de gaz dans l'atmosphère et créent un effet de serre provoquant le changement climatique. Cela rejoint une autre source d'angoisse, l'augmentation de la pollution de l'air.
Quelle est votre empreinte carbone ? L'empreinte carbone est une mesure de la quantité totale de dioxyde de carbone (CO2) et d'autres gaz à effet de serre émis directement ou indirectement par une personne, une organisation, un événement ou un produit tout au long de son cycle de vie. Pour la calculer, rendez-vous ici !
- L'augmentation de la population mondiale (surpopulation) exerce une pression constante sur la disponibilité des ressources et leur distribution. Cela amplifie les défis environnementaux et les besoins.
- La diminution des ressources en énergies non renouvelables en raison de leur surconsommation. Malheureusement, nous sommes encore trop dépendants à ces énergies et la transition vers des sources plus durables est encore compliquée.
- L'augmentation des injustices sociales : Que viennent faire les injustices sociales dans l'éco-anxiété ? C'est simple, les phénomènes susmentionnés créent des inégalités entre les populations et affectent les populations vulnérables.
Les personnes en situation précaires, les communautés éloignées et marginalisées ainsi que les pays en développement sont souvent les plus touchées par les impacts environnementaux tout en ayant le moins de ressources pour s'adapter et se protéger. L'accès inégal aux ressources naturelles, à la santé, et aux opportunités économiques est accentué par les crises environnementales, aggravant les inégalités et créant de nouvelles formes de pauvreté et d'exclusion sociale.
Quand beaucoup parlent de santé environnementale, l'évolution de ces facteurs et des sources anxiogènes amène vers une santé planétaire, globale, menacée par les activités humaines et où chacun a le droit de ressentir de l'impuissance, de la colère ou de l'anxiété.
Pourtant ce n'est pas une fatalité, restez-avec nous, c'est la solution pour découvrir comment y remédier !
Avant de passer aux solutions, parlons de la place de l'éco-anxiété dans la société. L’éco-anxiété s’est imposée dans l’espace médiatique et public en France par l'émergence de nouvelles préoccupations.
Sur les réseaux sociaux et dans les médias, de nouveaux influenceurs et organismes qui se dédient à la cause environnementale émergent, citons par exemple le média Reporterre (cliquez ici pour visiter le site) ou encore Greta Thunberg, Hugo Clément, Véronique Lapeige...
Chacun exprime son point de vue face à la crise écologique et à sa gestion grâce aux accords internationaux comme la COP26 et les Accords de Paris, face aux mesures politiques prises et aux résultats des rapports scientifiques comme celui du GIEC
Reconnaître et mesurer l’éco-anxiété :
C’est une véritable traversée existentielle, une recherche de sens, remise en question de différentes sphères, confrontation à la réalité de notre finitude, un bouleversement dans les relations avec les autres. Voici quelques pistes pour limiter l'éco anxiété :
Prendre soin de soi
Tout d'abord, l'éco-anxiété touche votre sphère personnelle, votre bien-être individuel. Voici 10 choses à faire pour se sentir mieux :
Prendre soin des autres
Bravo, vous êtes à mi chemin ! Dans le cadre de la santé planétaire, une chose à faire pour aller mieux est d'aller vers les autres.
« il est possible que des sentiments d’anxiété et de deuil écologiques, bien qu’incofortables, soient en fait l’épreuve par laquelle l’humanité doit passer pour mobiliser l’énergie et la conviction nécéssaires pour les changements vitaux qui sont maintenant requis. » Ashlee Cunsolo
L’éco-anxiété peut être un moteur d’action pour les personnes qui se sentent concernées par les enjeux environnementaux. Ainsi, de l'éco anxiété naissent des initiatives, des systèmes de pensées. Pour certains, cela est comme un déclencheur qui emmène vers des formes d'éco-activismes :
L’écoféminisme : L’éco-anxiété peut être un moteur d’action pour les femmes qui se sentent concernées par les enjeux environnementaux. L'écoféminisme est d'ailleurs un mouvement né dans les années 1970 qui montre l'analogie entre l'exploitation de la nature et l'exploitation des femmes dans la société.
L'éco-activisme : c'est une forme plus poussée de militantisme écologique. Attention toute foistoutefois à ne pas tomber dans l'excès et respecter le temps de prise de conscience de chacun.
Nous avons terminé notre voyage solastalgique. Qu'en retenez-vous ? Pour résumer, nous avons différencié deux termes : l'"éco-anxiété" qui désigne toutes les manifestations anxieuses générées par la crise écologique actuelle.
Cette « anxiété climatique », est liée aux perceptions du changement climatique même si l’individu n’a pas été soumis à des perturbations. D’autres définissent l’éco anxiété comme : "une inquiétude liée à un environnement changeant et incertain, ou une appréhension, un stress lié aux menaces anticipées des changements de l’environnement". Ces définitions ramènent à une souffrance prospective, basée sur l’avenir.
D'un autre côté, nous avons aussi évoqué la solastalgie. La « solastalgie » venant d’un mélange du latin « solacium » (réconfort) et algie (lié aux maladies), elle représente la douleur qu’on peut ressentir du fait de la perte ou de la dégradation de son lieu de réconfort.
Chez Lamie mutuelle, nous croyons fermement que l’espoir et l’action collective peuvent aider à gérer l’éco-anxiété. Certes, chacun a une responsabilité individuelle face au changement climatique mais nous avons tous notre rôle à jouer !
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