Santé mentale au travail : pas de santé mentale, pas de santé !

Il n'est pas étonnant que la santé mentale au travail soit concernée par la grande cause nationale 2025. Les chiffres parlent d'eux-mêmes :

• 2,5 millions d'actifs présentent un risque d'épuisement sévère. (OpinionWay, 2023)
• Près d'un salarié sur 2 (48% des actifs) serait en détresse psychologique (OpinionWay 2023) dont 7 sur 10 reconnaissent que leur mal-être est lié au travail.

Vous êtes salariés :

La santé mentale au travail prend de plus en plus de place. Aujourd'hui, c'est la principale cause d'absentéisme. 

La santé mentale est inclut dans la définition officielle de la santé. Cette dernière précise que la santé est un ensemble, un état de bien-être complet, à la fois physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité.

Cependant, nous pouvons revenir sur la santé mentale en général, qui se définit comme un état de bien-être dans lequel une personne peut se réaliser, surmonter les tensions normales de la vie, travailler de manière productive et contribuer à la communauté.

Elle est influencée par de nombreux facteurs comme les conditions de vie, les aléas de la vie et la société, donc aussi par le travail !

Si les impacts de la santé mentale sont larges, physiques ou psychologiques, il est certain que votre santé mentale fait la pluie et le beau temps dans votre journée. Elle impacte directement votre bien-être et votre efficacité.

Découvrez, dans cet article, comment reconnaître les sources de déséquilibres et trouver les solutions adéquates. Nous reviendrons également sur des termes clés, que vous avez surement déjà entendus comme l'anxiété, la dépression, l'équilibre professionnel et plein d'autres !

Vous êtes chefs d'entreprise, ressources humaines...

La santé mentale au travail est un axe de prévention de plus en plus attendu par les salariés. Les problèmes de santé mentale (stress, burn-out, anxiété, dépression) affectent directement la qualité de vie des employés.

Ces impacts peuvent être liés à la vie pro comme à la vie perso, mais doivent être considérés comme un ensemble. Peu importe finalement l’origine, la santé mentale aura un impact sur le bien-être et la productivité. Le but est de sensibiliser chacun et trouver des solutions pour que chacun puisse trouver son équilibre.

Cette attente va au-delà de la réglementation qui indique qu'en France, l'employeur a une obligation de sécurité et de santé envers ses salariés, y compris pour les risques psychosociaux (RPS).

Aujourd'hui, derrière cette problématique se cachent des dysfonctionnements de société profonds. La santé mentale au travail a souvent été minimisée, ignorée ou taboue. Pourtant, ne pas en parler ne limite pas les conséquences, au contraire. L'absentéisme, le présentéisme et la baisse de productivité sont des faits liés à la santé mentale qui engendrent des coûts importants pour les entreprises.

Tandis qu'un environnement de travail positif, avec une communication ouverte et de l’autonomie, contribue à réduire le stress et à améliorer la santé mentale des employés. Cela augmente la motivation, la productivité et la fidélité.

Si vous voulez en savoir plus sur la santé mentale en général, voici notre article !

Comprendre les risques psychosociaux pour préserver sa santé mentale au travail

Pour se concentrer sur les problèmes de santé mentale au travail, liés intrinsèquement au travail. Nous devons aborder les risques psychosociaux.

Une définition des RPS (risques psychosociaux) serait des facteurs (exigences excessives, rapports sociaux difficiles, insécurité de l'emploi...) qui résultent des conditions de travail et de l'environnement de travail propres à l'individu et qui peuvent engendrer des troubles psychiques et des maladies physiques, affectant gravement la santé mentale des employés.

Les facteurs de risques psychosociaux

Les relations de travail détériorées, comme des conflits avec les collègues, sont des sources significatives de stress. De plus, les tensions émotionnelles, comme le fait de devoir cacher ses émotions au travail, contribuent également au stress. La peur de perdre son emploi ou l’incertitude concernant l’avenir professionnel peut également générer un stress important.

Les inégalités salariales et la précarité de l’emploi ont intensifié les niveaux d’anxiété chez les travailleurs pendant la crise. Un manque d’autonomie dans les tâches, dû à des procédures rigides, contribue également au stress des employés. Pour réduire ces sources de stress, il est important de créer un environnement de travail plus flexible et de promouvoir une communication ouverte.

Les risques psychosociaux regroupent tous les risques pour la santé liés aux conditions de travail. Ils sont d'ailleurs amplifiés lorsque l'individu est confronté à des facteurs aggravants tels que :

• l'insécurité vis-à-vis de l'emploi, la peur de le perdre ou qu'il change drastiquement.
• l'intensité du travail, ses contraintes, son rythme et la pression qu'il exerce.
• l'exigence des tâches à exercer, qu'elles le soient trop ou pas assez, et les émotions qu'elles nécessitent de mobiliser. Le niveau d'autonomie et les possibilités d'épanouissement.
• les conflits de valeurs, lorsque la mission n'est pas en accord avec sa propre éthique.
• les relations et rapports sociaux, en interne, avec la hiérarchie et les collègues, et en externe, avec le public et le manque de reconnaissance.
• l'environnement de travail et les conditions matérielles. L'état des locaux, le niveau sonore, l'accès aux commodités ...

Les 3 composantes des RPS

Le stress

Le stress est défini comme un décalage entre la perception qu'un individu a d'une situation et la perception qu'il a de ses propres ressources pour y faire face.

Le stress n'est pas qu'une mauvaise chose. On a besoin du stress pour accomplir certaines tâches.

Cependant, trop de stress peut engendrer des maladies chroniques et cardio-vasculaires. Le stress déclenche une réponse physiologique où le corps sécrète de l'endorphine et du cortisol pour faire face à la situation. L'organisme puise ainsi dans ses ressources et risque de se retrouver en déficit énergétique.

Quelle différence entre "stress" et "anxiété"

L’anxiété, contrairement à l’angoisse qui est une peur d'anticipation sans danger immédiat, est plus diffuse et chronique (elle se répète). Elle ne se concentre pas forcément sur une situation particulière, mais se manifeste par une inquiétude constante, une tension physique et mentale. Les personnes anxieuses éprouvent une sensation d’appréhension pour l’avenir, sans toujours savoir exactement ce qui cause leur anxiété. Elle peut être déclenchée par des événements précis, mais elle persiste et se manifeste souvent sous forme de préoccupations généralisées.

Les violences externes

Comment faire face aux mauvais rapports, aux incivilités, aux menaces et agressions lorsqu'on est constamment face au public ?

Les priorités :

1. Identifier rapidement les facteurs de risque dans le contexte. Adopter une attitude face aux tensions pour se protéger.
2. Garder un ton calme et poli, mais ferme.

Les violences internes

Elles concernent toutes les altercations internes : les problèmes de hiérarchie, les mauvaises pratiques managériales, la mauvaise entente entre collègues, la pression, le manque d'information ... Ces facteurs sont tous aussi importants que les facteurs externes.

Les 3 raisons de donner l'alerte sont lorsque :

• les droits et la dignité de la personne sont atteints
• Il y a altération de la santé physique ou mentale
• Il y a une menace sur la vie professionnelle

Ces violences et ce stress cumulés peuvent amener à l'épuisement, à la baisse de productivité, au sentiment de culpabilité pouvant évoluer vers une dépression. Ces violences n'affectent pas que le psychique, ils affectent aussi le comportement en entrainant des troubles du sommeil, des troubles alimentaires...

Les symptômes des problèmes de santé mentale au travail

Voici une liste de symptômes courants liés aux problèmes de santé mentale :

Les signes émotionnels

• Changements d’humeur soudains ou inhabituels (colère, irritabilité, tristesse).
• Manque de motivation ou désintérêt pour toutes les tâches.

Les signes comportementaux

• Isolement : Éviter les interactions sociales ou se retirer des activités collectives.
• Absentéisme fréquent ou arrivée tardive au travail sans explication claire.
• Présentéisme passif : Être physiquement présent, mais inefficace ou désengagé(e).

Les signes collectifs :

• Difficulté à se concentrer, oublis fréquents, prise de décisions ralentie.
• Pensées négatives persistantes ou inquiétudes disproportionnées sur le travail.

Les signes physiques

• Troubles du sommeil ou fatigue constante, même après des périodes de repos.
• Changements dans l’apparence physique : négligence, perte ou gain de poids rapide.
• Plaintes somatiques récurrentes : douleurs inexpliquées, migraines, nausées.

Burn-out, dépression ... quels sont les troubles liés à la santé mentale au travail ?

Quelle est cette maladie psychologique qui touche, selon une étude d'Opinionway pour le cabinet Empreinte Humaine, près d'un salarié sur 10 ?

Souvent confondu avec la dépression ou dissocié, le burnout peut être un facteur déclencheur ou un composant d’une dépression.

Qu'est-ce que la dépression ?

La dépression peut être causée par des facteurs biologiques, psychologiques (traumatismes, faible estime de soi) ou environnementaux (perte d’un être cher, isolement). Elle peut survenir indépendamment de la sphère professionnelle et affecter tous les aspects de la vie (personnelle, sociale, professionnelle). Elle se manifeste par une tristesse persistante, une perte d’intérêt pour les activités, une fatigue chronique et des troubles du sommeil.

Qu'est-ce que le burn-out ?

Le burn-out est exclusivement lié au travail. Il survient lorsque les exigences du poste dépassent les capacités d’adaptation de la personne. D'autres facteurs de risques entrent en jeu comme :

• Une charge de travail excessive.
• Un manque de reconnaissance ou d’autonomie.
• Des conflits ou un environnement toxique.
• Un déséquilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.

Il se caractérise par un épuisement émotionnel intense, une perte de motivation, un détachement vis-à-vis des tâches et une diminution de l’efficacité personnelle. Les salariés en burn-out peuvent ressentir une fatigue chronique, des troubles du sommeil, et un sentiment d’être dépassés ou inutiles.

Le burn-out n'est pas un échec ou une honte. Chacun peut, à un moment de sa vie, rencontrer des phases de mal-être mental. Le tout est d'être accompagné et de trouver des solutions adéquates.

Réduire l'absentéisme liée à la santé mentale

L'environnement de l'entreprise est un élément clé de la santé mentale au travail. Plus il est stressant, plus il peut entrainer des absences, des turnovers, des burnouts et des baisses de productivité.

En 2022, 42% des employés ont pris un arrêt maladie lié à leur condition de santé mentale au travail.

Pour prévenir ces troubles, il est essentiel de reconnaître les signes de détresse, d'aménager raisonnablement les tâches et d'assurer un suivi régulier des facteurs de stress. Ces actions contribuent à un environnement de travail sain et positif.

Agir dès les premiers symptômes

Les actions de prévention liée à la santé mentale servent de pilier à la sensibilisation et à l'identification des soucis psychologiques.

Lorsqu'un de vos proches est semble plus fatigué qu'à son habitude, plus triste ou plus irritable, cela peut être symptomatique de problèmes de santé mentale. Les symptômes sont d'autant plus à risques si :

• Ils sont persistants dans la durée,
• Ils s'amplifient et deviennent de plus en plus intenses
• Ils se cumulent

Mais comment réagir ?

Face à une personne présentant des symptômes de burn-out, je peux :

• Lui demander comment elle se sent, en insistant sur un changement que vous avez remarqué.
• L'écouter.
• L'encourager à agir, consulter, parler aux bonnes personnes .
• Prendre de ses nouvelles régulièrement pour lui apporter du soutien.

Le burn-out est accompagné de deux de ses dérives : le brown-out et le bore-out. Ensemble, ils forment les "3B" et ont des répercussions sur la santé globale de l'entreprise.

Le bore-out désigne le syndrome d'épuisement par l'ennui au travail. Il survient lorsqu'une personne est confrontée à un manque de stimulation, des tâches monotones ou une sous-charge de travail, entraînant un désintérêt et une perte de sens. On retrouve les mêmes symptômes que le burn-out soit une fatigue importante, une baisse d’estime de soi, des changements d'humeur, et un désengagement progressif.

Le brown-out fait référence à une perte de sens dans son travail, souvent causée par des missions perçues comme absurdes ou déconnectées de ses valeurs personnelles. Les symptômes sont plus axés sur la démotivation et la lassitude.

Quelles actions pour la santé mentale de mes collaborateurs ?

Créer un environnement de travail sain

Un environnement de travail positif est un espace où règnent le respect et la communication ouverte. C'est la base pour prévenir les affections.

Pour cela, vous pouvez veiller à :

• Ce que chacun puisse exprimer ses besoins
• Ce que chacun puisse avoir accès aux outils dont il a besoin
• Proposer une flexibilité dans les horaires de travail
• Définir des objectifs clairs, atteignables et coconstruits.

Un environnement de travail sain peut améliorer la concentration, la créativité et renforcer la cohésion d’équipe. C'est gagnant pour tout le monde !

Favoriser l'équilibre entre vie professionnelle et personnelle

En 2024, près d'1 salarié sur 2 se dit plus exigeant sur cet aspect primordial de l'organisation du travail. C'est d'ailleurs aujourd'hui ce que privilégient les candidats lorsqu'ils recherchent un nouvel emploi.

Comment favoriser cet équilibre ?

• En instaurant des politiques de travail flexibles et humaines.
• En favorisant la gestion du temps
• En laissant place à la déconnexion
• En mettant en place une politique de reconnaissance des contributions

Ces éléments permettent également l'amélioration de la satisfaction des employés, en plus de leur bien-être.

Sensibilisation et formation

Pour les managers

Former les managers à la santé mentale permet de repérer et accompagner les collaborateurs en difficulté, voire même de prévenir ces situations. Bien que cette sensibilisation puisse s’étendre à l’ensemble des équipes, le rôle du manager reste central : grâce à une écoute attentive et un accompagnement bienveillant, il contribue à la santé mentale de ses managés.

La recette pour un management bienveillant ?

• De la confiance
• De l'écoute
• De la reconnaissance
• De la transparence

Des pratiques managériales axées sur la bienveillance et le soutien permettent de réduire efficacement l’absentéisme.

Le soutien psychologique peut être porté par plusieurs personnes au sein de l'entreprise : les managers, les RH, le CSE... Il peut être également apporté par une aide extérieure comme la médecine du travail, des psychologues du travail et parfois même le médecin traitant.

Pour les salariés

Le stress, l’anxiété et la dépression sont souvent confondus et tus. Former l'ensemble des salariés, c'est permettre à chacun de trouver les clés de son bien-être, reconnaître les personnes en situation de souffrance et contribuer au bon environnement de l'entreprise.

Les programmes de sensibilisation à la santé mentale en milieu professionnel aident à réduire la stigmatisation et encouragent le dialogue sur ces enjeux dans le cadre de la santé publique. Une approche collective de prévention du stress nécessite l’engagement des dirigeants et la participation des employés.

Ne pas minimiser la santé mentale !

Beaucoup d'idées reçues circulent sur la santé mentale au travail et sur le burn-out.

"C’est juste une phase, ça va passer."

Réduire une détresse mentale à une simple "mauvaise passe" minimise l’ampleur des difficultés vécues. Une fatigue mentale ou un stress prolongé peut avoir des conséquences graves s’il n’est pas pris en charge.

Des phrases comme "C’est dans ta tête" ou "Tu exagères" ne font qu’isoler davantage la personne en souffrance.

"Si cette personne est en dépression, c’est qu’elle ne sait pas gérer la pression."

Cette idée stigmatise et culpabilise, alors que la dépression n’a rien à voir avec une faiblesse personnelle, mais résulte d’un déséquilibre multifactoriel (charge de travail, environnement, prédispositions biologiques).

"Tout le monde est stressé, ce n’est pas grave."

Bien que le stress puisse être courant, le banaliser empêche d’en reconnaître les formes sévères (stress chronique, anxiété généralisée) qui nécessitent un accompagnement.

"Si elle ne tient pas le coup, elle devrait changer de métier."

Cette vision réductrice ignore la responsabilité collective dans l’équilibre au travail. Plutôt que de blâmer, il est plus constructif d’analyser les causes organisationnelles du mal-être.

"Les deadlines appellent la performance" 
Demander des résultats immédiats à quelqu’un en détresse, sans tenir compte de son état, peut accentuer son épuisement et son anxiété.

"Un arrêt de travail pour de la santé mentale ? C'est des vacances" :
Regarder d’un mauvais œil un collaborateur qui prend une journée de repos pour souffler ou se remettre d’un épuisement émotionnel est une forme de jugement toxique.

Les arrêts de travail à longue durée sont aussi concernés. Pourtant, c'est un devoir de l'entreprise de tester le retour au travail avec ou sans aménagement et de faciliter la réinsertion des employés après un arrêt, peu importe la raison.

En résumé

La santé mentale est différente selon les individus, leurs obstacles, leurs ressources et les moments qu'ils traversent au cours de leur vie… Votre équilibre psychique d’aujourd’hui est différent de celui d’il y a 6 mois tout comme votre santé physique est différente selon les mois.

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