Toutes les femmes, au fil de leur vie, font face à diverses étapes de santé intime, marquées par des événements naturels allant de la puberté à la ménopause. Malheureusement, dans le monde du travail et dans la vie de tous les jours, ces sujets sont encore trop rarement inclus dans les dispositifs d'amélioration de la qualité de vie des femmes.
La ménopause par exemple est très mal vécue dans un contexte professionnel par une femme sur deux concernée. Pourtant, la santé intime est présente à toutes les étapes de la vie des femmes ce qui en fait un sujet de santé publique important.
La santé intime féminine suit un schéma assez prévisible mais se manifeste différemment selon les femmes. L'ordre reste généralement le même avec l'arrivée des premières règles à la puberté sous l'effet du développement hormonal, suivie par une période de fertilité (et de prise de contraception) avec, en moyenne, la première grossesse à 31 ans. Parfois, des IST (infections sexuellement transmissibles) ou des maladies plus graves (cancer du sein, cancer du col de l'utérus...) arrivent pour perturber ce schéma. Cependant, l'un des plus gros changement intervient avec la ménopause.
La ménopause est un tournant majeur dans la vie des femmes. Il est associé à l'arrêt définitif des règles pendant une année entière. Ce changement marque la fin de la période reproductive d'une femme et par conséquent, la production des hormones d'œstrogène et de progestérone par les ovaires diminue. Cette réduction hormonale est le résultat de l'épuisement du stock de follicules ovariens, entraînant l'arrêt du cycle menstruel.
En moyenne, la ménopause se déclenche chez les femmes d'un âge allant de 45 à 55 ans. C'est une phase naturelle du vieillissement féminin. Elle initie aussi une série de changements physiologiques et émotionnels dus à la modification de la production d'hormones. Bien qu'elle soit souvent comparée à l'andropause chez les hommes, la ménopause se distingue par des symptômes et des implications plus marqués en raison de la cessation complète de la fonction ovarienne.
L'andropause, c'est la baisse de production de testostérone liée à l'âge. Pour autant, à l'inverse de la ménopause, la production des hormones masculines, les androgènes dont font partie la testostérone, ne cesse pas totalement et la fonction reproductive reste présente. Certains symptômes comme la baisse d'énergie et de concentration, la prise de poids ou encore les problèmes d'érection se font ressentir progressivement et pendant une tranche d'âge plus marquée que celle de la ménopause (50-79 ans en moyenne).
Selon le site internet de l'Assurance maladie, les fluctuations hormonales peuvent provoquer divers symptômes chez les femmes bouleversant leur équilibre de vie. Parmi les symptômes les plus courants de la ménopause, on retrouve :
Ces problèmes symptomatiques de la ménopause varient d'une femme à l'autre. Certaines femmes seront plus impactées que d'autres, et ce plus ou moins longtemps.
Si les bouffées de chaleur et la sécheresse vaginale sont des indicateurs directs de la diminution des niveaux d'œstrogènes, affectant jusqu'à 75 % des femmes ménopausées, les troubles urinaires, par exemple, diffèrent car ils peuvent se manifester par une sensation d'urgence ou de l'incontinence, ou pas du tout. Les troubles du sommeil peuvent être des difficultés à s'endormir ou à rester endormi ou encore des réveils nocturnes à cause des bouffées de chaleur ou autres. La fatigue est une conséquence directe de ces troubles qui épuisent les ressources physiques et mentales. Elle peut s'accompagner d'une prise de poids due aux perturbations du métabolismes ou encore à cause de l'augmentation de l'anxiété et la perturbation de l'appétit.
La ménopause précoce, également connue sous le nom d'insuffisance ovarienne prématurée représente l'arrivée des symptômes de la ménopause avant 40 ans. Elle entraîne l'arrêt de la répétition du cycle menstruel et, par conséquent, la fin de la période reproductive d'une femme bien plus tôt que la moyenne.
Contrairement à la ménopause "classique", celle-ci survient de manière inattendue et peut avoir des conséquences physiques et émotionnelles plus graves. La ménopause peut arriver plus tôt chez certaines femmes à cause de facteurs génétiques, de certaines maladies auto-immunes, des interventions chirurgicales comme l'ablation des ovaires, des traitements médicaux tels que la chimiothérapie ou la radiothérapie ou à cause du style de vie.
Les symptômes de la ménopause précoce sont similaires à ceux de la ménopause classique et incluent des irrégularités menstruelles avant arrêt total, des bouffées de chaleur, des troubles du sommeil, de la sécheresse vaginale, et des changements d'humeur. Toutefois, en raison de son apparition précoce, ces symptômes peuvent être particulièrement bouleversants et inattendus pour les femmes concernées.
Attention ! Il ne faut pas confondre périménopause et ménopause précoce ! La périménopause est la phase qui précède la ménopause. Durant cette période, certaines femmes peuvent ressentir des symptômes de la ménopause fluctuants à mesure que les niveaux d'œstrogène commencent à diminuer. Tandis que la ménopause et la ménopause précoce marquent bien l'arrêt définitif des règles !
Comme nous le disions précédemment, la ménopause bouleverse l'organisme féminin et cela provoque des changements sur le corps. L'une des conséquences directes de la carence en œstrogène est l'augmentation des risques de développer des maladies :
La protection cardiovasculaire offerte par les œstrogènes est réduite après la ménopause, augmentant ainsi le risque d'hypertension, d'infarctus du myocarde et d'accidents vasculaires cérébraux (AVC). Avec l'âge, il est aussi très important de protéger son cœur. Découvrez nos conseils ici !
Les œstrogènes permettent le maintien de la densité osseuse. Leur carence peut conduire à une perte osseuse accélérée pendant 5 à 10 ans. Cette perte de densité fragilise les os et augmente le risque de fractures, c'est ce qu'on appelle l'ostéoporose. Elle est plus ou moins marquée selon les femmes et peut être prévenue grâce à l'alimentation (restez-avec nous pour savoir quels aliments favoriser !).
Bien que le risque de cancer du sein soit influencé par de nombreux facteurs, les changements hormonaux liés à la ménopause peuvent affecter ce risque. Dans la tranche d'âge de la ménopause, il faut être particulièrement vigilant aux cancers du sein ou aux cancers colorectaux. Pour savoir quand est le bon moment pour se faire dépister, rendez-vous sur le site Jefaismonsépistage.e-cancer.fr !
La ménopause et tous ses bouleversements entraînent des modifications du métabolisme et de la répartition des graisses corporelles. Par conséquent, cela engendre souvent une prise de poids, en particulier autour de l'abdomen. De plus, le vieillissement du corps augmente la production de certaines hormones comme l'insuline ou la cortisol, qui lorsqu'elles agissent ensemble favorisent le stockage des calories sous forme de graisse.
Les changements hormonaux peuvent également affecter l'humeur, entraînant des épisodes de tristesse, d'irritabilité, ou d'anxiété voire même de dépression. Des études suggèrent que la ménopause peut impacter la fonction cognitive, notamment la mémoire et la concentration même si pour l'instant le lien de cause à effet n'est pas encore clair. On peut toutefois affirmer que les bouleversements liés à cette période ont aussi une part d'importance dans la santé mentale et les émotions qui en découlent.
D'ailleurs, pour vous donner quelques chiffres : 1 femme sur 5 souffrirait de dépression pendant la ménopause et 70% se sentent irritables !
La ménopause entraîne des inconforts gynécologiques et urinaires. Il y a une augmentation du risque d'avoir des sécheresses vaginales, des infections urinaires et des fuites urinaires. On remarque aussi un changement dans la sexualité avec des baisses de libido et des douleurs lors des relations sexuelles.
N'hésitez pas à consulter votre médecin en cas de symptômes très gênants. Il pourra envisager avec vous des traitements comme le traitement hormonal substitutif (THS) même si aujourd'hui on estime à 6% le nombre de femmes qui suivent ce genre de thérapie.
Il faut prendre en compte la santé intime dans une approche globale de la santé, dite "holistique" où des changements dans le mode de vie, l'alimentation et l'activité physique seraient bénéfiques à tous les maux générés par la ménopause mais aussi par l'avancement en âge. Ainsi, basons nous sur trois piliers essentiels à toutes les étapes de la vie : l'alimentation, le sommeil et l'activité physique.
Une alimentation saine est toujours très importante, surtout avec la montée en âge. Cela permet aussi de réduire les risques de développer des maladies cardiovasculaires ou du diabète.
Certains sports et activités physiques favorisent le cardio. On désigne communément "cardio" toutes les activités rythmées qui augmentent la fréquence cardiaque. Cela permet d'entretenir le cœur et de brûler les graisses. Par exemple, la marche rapide, le vélo, ou la natation aident à maintenir un poids sain, à réduire le stress et à augmenter le taux d'endorphines qui favorisent le sommeil. Certaines femmes ayant essayé une thérapie de natation en eaux froides auraient trouvé un soulagement face aux symptômes.
Le yoga et la technique Pilates renforcent l'équilibre et la flexibilité, réduisent le risque de chutes et peuvent atténuer le stress et l'anxiété. Mais quelle différence entre les deux ?
Dans les deux cas, il s'agit de techniques de postures et de respiration mais nuance ! Le yoga accentue la flexibilité, l'équilibre et la relaxation, mettant en avant l'unité de l'esprit et du corps à travers différentes postures et respiration. La technique Pilates, d'un autre côté, se concentre sur le renforcement du tronc grâce à la posture avec une approche plus physique permettant le travail de la musculature.
Les activités de musculation, comme soulever des poids, faire du vélo, monter les escaliers... combattent la perte de masse musculaire et renforcent les os, ce qui est essentiel pour prévenir l'ostéoporose, la prise de poids et garder un équilibre.
Tout au long de notre vie, le sommeil reste une part importante de notre santé. Nous passons près d'1/3 de notre vie à dormir ! Voici les conseils primordiaux pour maintenir un sommeil adéquat en période de transition ménopausique.
Maintenir une routine au coucher. Qu'on soit à la retraite ou encore en activité, il faut veiller à garder un environnement de sommeil régulier (se coucher et se lever aux mêmes heures, dormir 7 à 8 heures par nuit) et confortable (une chambre dans l'obscurité, avec une température pas trop élevée)
Porter des vêtements en tissus naturels comme le coton, légers.
Nous ne le dirons jamais assez, n'hésitez pas en parler avec votre médecin. C'est une période importante, bouleversante mais avec tous les conseils que nous vous avons donnés et ceux de votre médecin traitant, vous aurez toutes les bonnes stratégies pour vivre au mieux cette période compliquée.
Cela doit devenir des habitudes qui ne soutiendront pas seulement la gestion des symptômes de la ménopause, mais aussi une meilleure santé et un meilleur bien-être à long terme.
Lamie mutuelle renouvelle son engagement pour la santé des femmes. Retrouvez nos différents articles sur la santé féminine :