Mieux vivre avec l’insuffisance cardiaque

L'insuffisance cardiaque se manifeste, par définition, par une incapacité du cœur à assurer un débit sanguin suffisant pour le bon fonctionnement de l'organisme. Mais comment reconnaître cette maladie avant qu'il ne soit trop tard ?

Qu'est-ce que l'insuffisance cardiaque ?

L'insuffisance cardiaque n'arrive pas par magie. Elle intervient souvent à la suite de lésions causées par d'autres problèmes cardiovasculaires, à cause de maladies cardiaques congénitales ou à cause de facteurs aggravants.

Par exemple, les causes les plus fréquentes sont : l'hypertension artérielle, des antécédents d'infarctus du myocarde ou de myocardite, ou encore le diabète.

Les différents types d'insuffisance cardiaque :

Il existe plusieurs types d'insuffisance cardiaque :

Insuffisance cardiaque systolique : caractérisée par l’incapacité du ventricule gauche à se contracter correctement, réduisant la quantité de sang pompée.

Insuffisance cardiaque diastolique : le muscle cardiaque devient rigide, ce qui empêche le cœur de se remplir correctement entre chaque battement.

Insuffisance cardiaque droite : souvent causée par une insuffisance cardiaque gauche ou une maladie pulmonaire, elle entraîne un engorgement du côté droit du cœur.

Insuffisance cardiaque globale : lorsque les deux côtés du cœur sont touchés.

Des symptômes ? Il y en a peu, mais ils doivent vous inquiéter !

Les symptômes de l'insuffisance cardiaque peuvent être discrets au début, mais il est important de les repérer rapidement pour limiter les complications.

Tout d'abord, il y a un essoufflement anormal lors d'un effort physique qui évolue progressivement vers un essoufflement au moindre mouvement.

Si vous vous sentez essoufflé(e) lors d’efforts physiques légers ou même au repos, cela peut indiquer que le cœur ne pompe pas efficacement le sang. Cet essoufflement tend à s'aggraver avec le temps, devenant plus fréquent.

Ensuite, il y a l'apparition d'œdèmes. Ils ont pour cause une rétention de liquide caractérisée par un gonflement. Ils peuvent aussi bien être visibles qu'invisibles. Si l'œdème est visible, une simple pression sur la zone affectée entraîne un marquage, s'il est invisible (sur l'abdomen, le foie ou l'estomac), il entraîne des pertes d'appétit et des urines plus fréquentes et s'il y en a un sur les poumons, alors il peut y avoir détresse respiratoire.

Un gonflement des chevilles, des jambes, de l’abdomen ou même des poumons peut se produire à cause d'une rétention d'eau et de sel. Cette rétention peut entraîner une prise de poids rapide. Soyez attentif(ve) à tout gonflement anormal, visible ou non.

Une prise de poids rapide peut être aussi associée à ce phénomène à cause de la rétention d'eau et de sel. Cela peut indiquer que le cœur n’élimine plus efficacement les fluides.

Enfin, on constate une fatigue chronique et physique qui est due à la mauvaise alimentation en oxygène et la mauvaise circulation du sang au niveau du cœur.

D'autres symptômes sont à citer comme des troubles de la mémoire, des troubles du système urinaire, des pertes d'appétit et une toux grasse.

Si l’un ou plusieurs de ces symptômes apparaissent, ne les ignorez pas. Parlez-en rapidement à votre médecin traitant pour qu’il puisse évaluer la situation et vous prescrire les examens nécessaires.

Comment la détecter ?

Plusieurs examens sont à prévoir, certains se déroulent chez le médecin traitant, d'autres en laboratoires ou en services de radiologie.

Le premier examen s'effectue chez le médecin traitant lorsqu'il vous ausculte avec son stéthoscope. Si vous avez des symptômes et des antécédents, il est fort probable que ce dernier vous envoie faire soit :

• Une prise de sang pour vérifier le taux de BNP (ce qui détecte les surcharges au niveau du cœur),
• Un électrocardiogramme qui consiste en une analyse de l'activité électrique du cœur,
• Une IRM pour observer le fonctionnement cardiaque et celui des différentes valves.
• Un test d'effort pour vérifier la réaction du cœur face à l'effort physique.

Ces examens permettent de mieux comprendre l’état de santé du cœur et d’identifier la présence d’anomalies. La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande un dépistage précoce chez les personnes à risque, ainsi qu’un suivi rigoureux des patients diagnostiqués.

Une prise en charge pluridisciplinaire (cardiologue, médecin traitant, diététicien, kinésithérapeute) est préconisée pour une meilleure gestion de la maladie. Des campagnes de prévention sont également menées régulièrement pour sensibiliser le grand public à l’importance d’un mode de vie sain.

Les facteurs de risque à prendre en compte

Certains facteurs augmentent le risque d'insuffisance cardiaque. On compte comme risques aggravants :

- Le diabète, lui aussi maladie chronique, caractérisé par un taux anormal de glycémie dans le sang. (plus d'info ici)

- Une anomalie de graisse dans le sang, comme l'excès de cholestérol.

- Le tabagisme augmente le risque d'avoir les artères bouchées et entraîne des AVC. Retrouvez nos conseils pour arrêter de fumer ici.

- L'obésité et le surpoids affaiblissent le cœur à cause de l'accumulation de graisse dans les artères.

Si vous vous reconnaissez dans les symptômes, votre médecin traitant peut vous prescrire un dépistage par bilan sanguin et cardiaque.

Peut-on guérir de l'insuffisance cardiaque ?

Malheureusement, l'insuffisance cardiaque rentre dans la famille des maladies chroniques. Ainsi, on ne peut guérir totalement de cette pathologie.

Cependant, il existe des solutions pour la réguler et l'empêcher d'empiéter sur votre vie.

Par exemple, si vous êtes diagnostiqué d'une insuffisance cardiaque commune, des traitements médicamenteux peuvent vous aider comme les diurétiques pour assouplir les vaisseaux ou encore des bêtas bloquants et des inhibiteurs.

• Les médicaments, comme les diurétiques et les bétabloquants, sont couramment prescrits pour diminuer la surcharge de liquide et renforcer le cœur.
• En cas de complications, des dispositifs implantables (pacemakers, défibrillateurs) ou une chirurgie (angioplastie) peuvent être nécessaires.
• La transplantation cardiaque reste une option de dernier recours pour les cas les plus graves.

S'il y a aggravations ou dans quelques cas spécifiques, une angioplastie peut être envisagée ou encore des traitements électriques (un stimulateur ou un défibrillateur). La transplantation cardiaque n'est envisagée que dans les cas les plus extrêmes !

En effet, l'insuffisance cardiaque peut entraîner un certain nombre de complications qui alourdissent le quotidien. En plus de rendre le cœur moins performant, elle peut provoquer des arythmies (battements irréguliers du cœur), une insuffisance rénale, ou encore un œdème pulmonaire qui gêne la respiration.

De plus, les patients souffrent parfois de dépression ou d'anxiété face aux limitations physiques imposées par la maladie. Il est donc essentiel d’anticiper ces complications pour ajuster les traitements et améliorer la qualité de vie.

Comment se préserver de l'insuffisance cardiaque ?

Comme pour toutes les maladies chroniques, si vous n'avez pas d'antécédents à risque, le mieux est de respecter une bonne hygiène de vie en commençant par faire de l'activité physique.

L'activité physique permet de contrôler le poids et limiter la graisse abdominale. C'est aussi un bon moyen d'améliorer la circulation sanguine et la capacité cardiaque.

Vous pouvez aussi vous protéger en adoptant une alimentation saine et équilibrée sans trop de sel et enfin en évitant le tabac et l'alcool.

Ne restez pas seul(e) face à l’insuffisance cardiaque

L'insuffisance cardiaque ne vous affecte pas seulement en tant que patient, mais aussi votre entourage. Les proches jouent un rôle primordial dans le suivi des symptômes, l’aide aux consultations médicales, et le soutien émotionnel.

Ils peuvent être les premiers à remarquer des changements, comme une prise de poids rapide ou un essoufflement plus marqué. C’est pourquoi il est important qu’ils soient bien informés et soutenus eux aussi.

L'insuffisance cardiaque est une pathologie chronique qui affecte essentiellement les personnes ayant des antécédents. Cependant, il faut rester à l'écoute de son corps et des différents symptômes pour détecter le plus rapidement possible la maladie.

Si les symptômes persistent, il faut absolument prendre rendez-vous chez un spécialiste qui indiquera la marche à suivre. Ensuite, si la maladie est avérée, un traitement sera mis en place qu'il faudra accompagner d'un mode de vie sain.

Un suivi régulier et une prise en charge adaptée vous permettront de mieux vivre avec la maladie et de profiter d’une vie plus sereine. Vous n’êtes pas seul(e), de nombreux patients comme vous parviennent à stabiliser leur état en adoptant de nouvelles habitudes et en restant à l’écoute de leur corps.

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Plus d'infos sur :

https://www.fedecardio.org/je-m-informe/l-insuffisance-cardiaque/