Chlamydia, ça te parle ? Peut-être que tu ne l’as jamais entendu ou que ce nom d’origine grecque est sorti de ta mémoire. Pourtant, cette maladie est l’une des infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes, notamment chez les jeunes.
Sûrement parce qu’elle est silencieuse : sa présence passe souvent inaperçue. Jusqu’à l’apparition de complications plus ou moins sévères. On t’explique ce qu’elle est exactement, ses conséquences et comment tu peux l’éviter.
Chlamydia, Chlamydiae, Chlamydia Trachomatis, Chlamydioses… Voilà autant de mots pour désigner une seule et même infection sexuellement transmissible (IST). C’est à s’y perdre. Et déjà, si tu es perdu dès le départ, difficile de comprendre la suite, cette IST et ses conséquences sur ta santé.
Alors, revenons sur ce vocabulaire.
La Chlamydia Trachomatis est une bactérie, responsable d’une infection sexuellement transmissible, la Chlamydia. Ou sa variante Chlamydiae, qui fait peut-être plus classe (ça reste à débattre).
Cette bactérie se loge dans le col de l’utérus chez la femme, ou remonte dans l’urètre (le canal de sortie de la vessie) chez la femme et chez l’homme, voire dans le rectum. Elle se développe au sein des cellules. Et, si elle n’est pas traitée rapidement, elle peut être la cause de complications.
Le terme « Chlamydioses », quant à lui, regroupe 3 types de Chlamydia : trachomatis, pneumoniae, et psittaci. Oui, que de jolis mots. Mais seule la première nous intéresse ici.
Même si tu n’utilises pas le terme de Chlamydia au quotidien, sache que cette IST a été diagnostiquée chez près de 270 000 personnes en 2016 (majoritairement des femmes). Et ce nombre semble en augmentation. En effet, selon Santé Publique France, il y aurait 15% de diagnostics d’infection entre 2016 et 2018, en CeGIDD*.
Comme se transmet-elle ? On te le donne en mille, puisque c’est une IST : lors de rapports sexuels non protégés. Qu’il y ait pénétration ou non. Quel que soit le sexe de ton partenaire.
Le rapport peut être génital, anal, bucco-génital ou bucco-anal. Et la bactérie peut aussi se transmettre lors de partage de sextoys.
Le facteur de risque, c’est donc le multi partenariat. Et aussi, si tu as déjà eu une IST auparavant. D’ailleurs, tu peux contracter la Chlamydia plusieurs fois dans ta vie.
Cette infection touche majoritairement les personnes de 15 à 24 ans. C’est d’ailleurs la plus courante chez les jeunes.
Pourquoi ? Elle serait la conséquence d’un nombre de partenaires plus importants que chez les plus âgés (la stabilité et l’engagement, tu vois…), couplée à l’utilisation pas vraiment systématique du préservatif. Généralement, le premier rapport sexuel est protégé, mais, au fur et à mesure des expériences, on a tendance à zapper le préservatif.
*CeGIDD : Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic
Malheureusement, tu peux être infecté mais ne pas le savoir. En effet, cette IST ne présente pas de symptômes. 75% des femmes et 50% des hommes contaminés sont asymptomatiques.
Cependant, des symptômes peuvent apparaître dans les 2 à 6 semaines après l’infection.
La femme peut avoir différents symptômes, plus ou moins combinés :
L’homme n’est pas en reste :
Si, finalement, tu n’as pas de symptômes, tu ne peux pas savoir si tu es infecté. Donc tu risques de transmettre la Chlamydia, et celle-ci peut entraîner des complications plus ou moins sévères.
En effet, cette bactérie peut se propager dans le corps et être la cause :
Donc, mieux vaut dépister au plus tôt, après un rapport à risque.
Mieux vaut prévenir que guérir
Si la Chlamydia est dépistée tôt, alors elle pourra être soignée plus facilement. Tu éviteras aussi de contaminer ton (ta) ou tes partenaire(s). Et tu éviteras les complications dont on vient de parler.
Le dépistage est rapide et indolore. Chez la femme, il consiste en un prélèvement à l’entrée du vagin et d’un examen du col de l’utérus.
Pour l’homme, il s’agit d’un prélèvement à l’entrée de l’urètre ou une analyse d’urine.
Parfois, mais c’est rare, une prise de sang peut être réalisée.
Tu peux effectuer ses examens en laboratoire, sur prescription de ton médecin traitant (ou d’une gynécologue). Aussi, tu peux le réaliser en CeGIDD ou en centre de planification (c’est anonyme).
Toutefois, mieux vaut se faire dépister 14 jours après le rapport à risque, pour plus de fiabilité. Donc, en attendant, évite les rapports sexuels. Sauf si tu as des symptômes, ne tarde pas. À te faire tester, cela va sans dire.
Dépistée rapidement, la Chlamydia se soigne facilement grâce à des antibiotiques. Le traitement est court : soit en prise unique, soit pendant 7 jours.
Pour qu’il soit le plus efficace possible, termine tout le traitement, même si les symptômes éventuels ont disparu.
Aussi, préviens ton (ta) ou tes partenaire(s) des 2 derniers mois. En général, le médecin prescrit le traitement au porteur et à son partenaire actuel.
Enfin, évite les rapports sexuels pendant le traitement (ou au moins utilise un préservatif), jusqu’au prochain dépistage négatif. Oui, parce qu’il vaut mieux s’assurer que la bactérie n’est plus présente dans ton organisme. Il est donc recommandé de se faire tester 5 semaines après la fin du traitement, et un autre 6 mois après. C’est que la bactérie a tendance à être coriace !
Pour éviter d’attraper la Chlamydia (ou toute autre IST, ou le VIH), le préservatif reste le seul moyen de s’en protéger.
Si tu as eu un rapport à risque, n’hésite pas à te faire dépister ensuite, en laboratoire sur prescription de ton médecin traitant, ou au sein du CeGIDD le plus proche de chez toi 😉