Déchets plastiques : comment agir à son échelle ?

La pollution plastique, petit état des lieux

Selon l’organisation non gouvernementale WWF, la France a émis 4,8 millions de tonnes de déchets plastiques en 2019. Ce qui équivaut à 70kg par français.

Ces déchets plastiques sont majoritairement issus des emballages (45,5%), suivi du BTP (18,7%), de l’automobile (10%) et de nos produits électroniques (5,3%).

Et ces emballages sont bien souvent jetés par l’Homme ou emportés par le vent. L’érosion dans la nature ou dans une décharge, ou encore l’incinération, laissent échapper de nombreuses particules dans l’air, les sols ou les océans.

Aussi, nous retrouvons des microparticules dans nos produits cosmétiques, dans nos vêtements dont le lavage disperse ces plastiques dans le traitement des eaux usées. On retrouve également ces particules dans nos appareils électroniques ou encore les pneus qui roulent à toute vitesse sur nos routes.

Aujourd’hui, il est encore compliqué de donner une seconde vie à ces déchets plastiques : 22% seulement sont recyclés en France. Le reste est incinéré ou enfoui, mais majoritairement éparpillé dans la nature. Et quand on sait que la durée de vie du plastique est de 450 ans à des milliers (voire millions ?) d’années, on se dit qu’il y a du pain sur la planche…

Bref, on étouffe, la terre, la mer et nous, êtres vivants.

Quel est l’impact de cette pollution plastique ?

Tu as sûrement déjà vu des images d’animaux marins coincés dans un objet en plastique. Alors, oui, ce sont les premiers impactés par la pollution plastique, mais pas que !

En effet, les déchets plastiques ont de nombreux impacts.

D’une part, ils menacent la survie des animaux et oiseaux marins. Ce qui est jeté sur terre se retrouve bien souvent en mer, via les rivières et fleuves.

Soit, ces animaux se retrouvent piégés par ou dans ces objets, soit ils ingèrent des microparticules provoquant une mort prématurée. Ou alors ces déchets endommagent leurs habitations.

Ces microbilles ingérées par des poissons peuvent alors se retrouver dans notre alimentation. C’est également le cas en ce qui concernent les emballages plastiques au contact des aliments ou de l’eau qu’on boit.

De plus, à cause de l’érosion du plastique en décharge ou dans la nature, et de l’incinération, des microparticules se retrouvent dans l’air que nous respirons.

Ces particules s’accumulent dans les organes, et, même si aucune étude ne le démontre réellement à ce jour, cela peut perturber leur fonctionnement.

Eh oui, les humains ne sont pas épargnés !

De manière générale, cette pollution de l’air contribue au réchauffement climatique.

D’autre part, l’impact économique lié aux déchets plastiques est énorme.

Selon le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), le coût économique est estimé à 8 milliards de dollars par an dans le monde. On pourrait en faire des choses avec cet argent !

À quoi correspond ce coût ? Il regroupe notamment :

• La gestion des déchets
• Le nettoyage des côtes et des rues. Par exemple, la WWF rapporte en 2019 que la ville de Nice dépense chaque année 2 millions d’euros pour la propreté des plages naturelles !
• L’activité de pêche s’en trouve réduite, tout comme le commerce maritime. En cause, entre autres, les plastiques se coincent souvent dans les hélices des bateaux.

Ça donne le tournis, ça fait peur. Pourtant, ça fait longtemps qu’on connaît l’impact de la pollution plastique. Il est temps d’agir !

Comment agir pour lutter contre les déchets plastiques ?

Autant mettre les pieds dans le plat : recycler le plastique est une impasse. C’est une belle invention, mais on en a fait n’importe quoi.

Recycler ne doit pas être un argument pour contrer le problème que pose le plastique aujourd’hui. Pourquoi ?

• C’est une matière trop peu recyclable
• Elle ne se recycle pas à l’infini
• Elle est faite à partir de matières premières nocives (dont le pétrole), et d’additifs qui impactent l’environnement et notre santé

Tu en conviendras sûrement, il est donc essentiel de s’attaquer à la source : réduire la production de plastique.

Parce qu’on en a produit beaucoup trop en très peu de temps. En effet, près de la moitié des produits plastiques ont été créés après l’an 2000 ! Et, selon National Geographic, 40% d’entre eux ne sont utilisés qu’une fois avant d’être jetés.

Cela se passe bien sûr à l’échelle de l’industrie :

• Diminuer la production d’emballages ou l’utilisation de plastiques, pour beaucoup inutiles
• Adopter des matières plastiques recyclées ou des alternatives durables
• Mettre en place un système de gestion des déchets

C’est aussi aux gouvernements que revient le rôle d’agir :

• Interdire certains produits. C’est le cas, par exemple pour les sacs à usage unique (interdits en 2017), les microbilles en plastique présentes dans les cosmétiques (2018), les cotons tiges en plastique (2020), les gobelets, assiettes, pailles et autres ustensiles de cuisine jetables (2021), les emballages de fruits et légumes (2021), et les contenants en plastique en restauration collective scolaire (2025).
• Accompagner les entreprises pour réduire leur production
• Mettre en place des incitations et taxes financières auprès des entreprises
• Fournir des outils au grand public

La lutte contre les déchets plastiques passera donc par la mobilisation massive des États et des entreprises. Cependant, quand on sait que la pollution est due, pour moitié, aux emballages, tu as également le pouvoir d’agir.

Je peux faire quoi à mon échelle pour lutter contre ces déchets plastiques ?

Alors oui, la responsabilité de la gestion des déchets incombe à l’État, au travers des municipalités. Tout comme la réduction de la production de plastique incombe aux industriels et entreprises.

Mais, tu peux également agir à ton échelle.

Comment ? Bien sûr, en réduisant ta consommation de plastique. Cette initiative individuelle, cumulée à d’autres, incitera les industriels à produire moins de plastique. Oui, oui, on y croit fortement au pouvoir du consommateur !

Limite ton utilisation d’emballages en plastique

Par exemple, crée-toi une collection de 2-3 sacs cabas pour tes courses. Dirige-toi vers les rayons de vrac, munis de petits sacs en coton faisant office de contenants.

Ou mieux : certains aliments n’ont pas besoin d’emballage. Les bananes ont-elles vraiment besoin d’un emballage ? Qu’il soit en plastique ou tissu d’ailleurs.

Privilégie le plastique biodégradable, compostable

De plus en plus d’entreprises mettent au point de nouveaux emballages et produits, aux matières végétales, tel que l’amidon ou le bambou (comme les brosses à dents), ou en papier (par exemple, les pailles).

Investis dans des produits plus durables

Certes, cela aura un coût plus important que du jetable ou du plastique au début, mais tu feras de belles économies à long terme !

Bienvenue donc à la gourde, aux sacs à vrac, aux sacs cabas, aux contenants en verre.

Exit le film plastique, les petites bouteilles d’eau, ou encore les gobelets en entreprise. D’ailleurs, c’est bien plus sympa et chaleureux d’accueillir son rendez-vous avec une jolie tasse ;).

Ça vaut aussi pour les vêtements : complète ta garde-robe par des matériaux naturels, recyclés ou ayant le label bio.

De plus, zappe le sèche-linge : il participe à la libération des microparticules de plastique de tes vêtements.

Bannis les cosmétiques contenants du plastique

Opte plutôt pour des cosmétiques naturels, bio et/ou solides – que cela soit du savon, du shampoing, tout type de crème ou du maquillage. C’est meilleur pour l’environnement et meilleur pour ta peau.

Soutiens les entreprises qui agissent et repensent les produits

Tu peux consommer chez ces entreprises, ou participer à leurs campagnes de financement participatif, ou plus simple : en parlant de leurs initiatives autour de toi, à tes proches ou sur les réseaux sociaux.

Participe à une collecte de déchets plastiques organisée près de chez toi

Et si tu participais à une opération de nettoyage organisée près de chez toi ou sur une plage ? En général, elles sont organisées par les communes, ou par des groupes de personnes 2-3 fois par an.

Participe à la lutte auprès du gouvernement

De nombreuses initiatives émergent pour mettre les États face à leurs responsabilités. Qu’il s’agisse de pétitions, de recours en justice ou simplement de se mobiliser pour s’assurer que les mesures déclarées sont effectivement prises… N’hésite pas à y participer.

Pour réduire ta consommation de plastique, et par conséquent tes déchets plastiques, adopte le mantra : « refuser, repenser, réduire, réutiliser, réparer, recycler ».

Observe ton environnement, et regarde les objets que tu possèdes, les produits que tu utilises. Peuvent-ils être remplacés par des solutions plus durables ? Aussi, lorsqu’ils semblent être usés, peux-tu les réparer ?

Il en va de même lorsque tu fais des achats, pense à t’interroger : est-ce utile ? Y-a-t-il une solution alternative, sans ou avec moins de plastique ?

Tu as le pouvoir d’agir