Autisme et emploi : un enjeu d’inclusion majeur
Beaucoup de préjugés tournent autour des troubles autistiques, le monde du travail à tendance à les amplifier.
Cette particularité génétique, encore aujourd’hui inexpliquée, affecte les interactions sociales mais pour autant autisme et emploi ne sont pas incompatibles !
Aujourd’hui, on estime que 400 000 personnes autistes sont capables de travailler mais 75% à 96% sont éloignés de l’emploi. Ce sont souvent les préjugés liés à ce handicap qui provoquent une discrimination à l’embauche et non le potentiel des personnes autistes !
Comprendre l’autisme : changer son regard sur le handicap pour favoriser l’emploi
L’autisme, ou si on veut être précis le trouble du spectre de l’autisme (TSA), est une condition neurodéveloppementale qui affecte la communication, les interactions sociales et les comportements. 700 000 personnes seraient concernées à l’heure actuelle en France. Les personnes autistes peuvent rencontrer des difficultés à comprendre les signaux sociaux, à interagir avec les autres et à s’adapter à des situations nouvelles ou imprévues.
L’autisme se manifeste par des déficiences autour du langage, de la perception, des émotions, de gestes intempestifs… Des difficultés d’interactions sociales, les comportements, les réactions face aux situations imprévues et aux changements, sont aussi symptomatiques de ce trouble.
Il existe différents degrés et différents spectres autistiques qui font de ce handicap un trouble pluriel et extrêmement variable selon les individus. On ne peut pas catégoriser ce handicap mais voici deux pistes de profils autistiques :
- L’autisme de Kanner (ou autisme infantile) est une forme sévère de l’autisme et concernerait 1 cas sur 10 000.
- Le Syndrome d’Asperger (forme d’autisme de haut niveau) est une forme plus légère, qui inclut une absence de déficit intellectuel.
Ce trouble se détecte la plupart du temps avant les trois ans avec des signes d’alerte autour de la communication presque inexistante, des relations sociales compliquées et des comportements répétitifs voire une routine.
Les autistes ont une manière différente de voir le monde et de traiter les informations autour d’eux qui permettent parfois de développer des talents et des compétences qu’il faut savoir encourager et accompagner. Pourquoi ne pas se servir de cette différence au lieu de l’écarter !
Autisme et emploi
L’insertion des personnes autistes sur le marché de l’emploi est difficile à cause des préjugés sur certains aspects du handicap. Certes, il faut prendre quelques prédispositions avant d’employer une personne ayant un TSA, mais cela ne signifie pas que ces personnes seront des employés incompétents ! Bien au contraire, chacun est assez différent pour que ses compétences deviennent précieuses.
Ainsi, en favorisant l’inclusion des personnes autistes sur le marché du travail, les employeurs peuvent non seulement aider à promouvoir une culture d’inclusion et de diversité dans leur entreprise, participer au développement de la RSE, mais aussi bénéficier de nouveaux talents !
De nombreuses législations sur l’autisme et le handicap sont pour le principe d’égalité de traitement et de lutte contre les discriminations pour les personnes autistes. D’ailleurs, la loi Chossy de a pour objet d’assurer une prise en charge mieux adaptée pour les personnes autistes. Le code du travail inclut aussi une obligation de mettre en place des procédés d’aménagement pour faciliter l’employabilité. Plus de précisions sur le site Legimedia : https://www.convention.fr/actualites/lintegration-personnes-autistes-travail-11535
Voici 4 bonnes pratiques pour encourager l’inclusion des personnes autistes dans son entreprise
1.Sensibiliser les employés
Les préjugés ne doivent pas passer la porte de l’entreprise ! Ainsi, il est essentiel d’expliquer et d’informer les collaborateurs qu’une personne autiste peut avoir des comportements décalés, des gestes répétitifs, des problèmes d’insertion et de communication mais que cela n’empêche pas les personnes autistes de travailler en entreprise.
Vous voulez plus d’information sur la sensibilisation à l’autisme ? Rendez-vous dans le CRA (centre ressource autisme) le plus près de chez-vous ! https://gncra.fr/les-fiches-des-cra/
Vous pouvez aussi, plus simplement, consulter les 10 Fiches de la petite Loutre sur les aménagements : https://leblogdepetiteloutre.com/2021/12/05/autisme-emploi-communiquer-amenagements-fiches-pratiques/
2. Adapter les conditions de travail
Quelques adaptations possibles :
- Proposer des horaires de travail flexibles et même du télétravail si cela est possible.
- Aménager des espaces de travail calmes, sans trop de lumière.
- Adapter les réunions pour qu’elles ne soient pas trop longues.
Ces changements peuvent vous paraître anodins, mais pour une personne ayant un TSA, cela fait beaucoup !
Attention à bien prendre en compte les besoins de chaque personne et ne pas mettre en place des aménagements superflus, chacun est différent ! Voici un exemple de retour d’expérience d’une personne autiste sur les aménagements !
3. Fournir des instructions claires
Pour les personnes autistes, le monde du travail est un environnement complexe rempli de codes, de règles sociales qu’ils ne peuvent pas décrypter. Ainsi, mettre en place un environnement adapté pour éviter les malentendus, les situations de stress. Les symboles aussi demandent d’appliquer un code, de pouvoir le déchiffrer, ainsi il est préférable d’écrire clairement avec des mots, sans expressions difficiles à interpréter.
Cela vaut aussi à l’écrit. Les documents écrits sont plus faciles à lire et ne nécessitent pas d’interactions sociales. Ils permettent ainsi d’établir une communication claire, plus adaptée que les instructions verbales et plus précise afin de permettre une compréhension des consignes sereine. Pour certaines formes d’autisme, on peut utiliser la méthode FALC pour organiser les documents.
4. Encourager la communication
Nous avons déjà évoqué la préférence de l’écrit à l’oral des personnes autistes. Pourquoi ne pas l’appliquer dès l’étape de l’entretien ? Cette étape peut être très éprouvantes et afin de réduire le stress et l’anxiété, pourquoi ne pas favoriser une mise en situation ?
Il ne faut pourtant pas hésiter à communiquer, à inclure et à dire calmement ce qui ne va pas pour éviter les malentendus. Cela favorisera la cohésion et l’inclusion dans l’équipe de la personne autiste ! D’ailleurs, les appels téléphoniques peuvent aussi être stressant, pour pouvoir les appréhender correctement, le mieux est de prévenir la personne avant d’appeler et d’évoquer la raison. En effet, les personnes ayant un TSA sont sensibles au changement, aux situations imprévues et aux urgences. Bien communiquer permet de réduire l’anxiété autour de ces évènements !
Plus d’info dans ce guide très détaillé de l’association handissup !
Sources et sitographie :
Témoignages : Si vous n’êtes toujours pas convaincu, voici quelques témoignages !
https://www.welcometothejungle.com/fr/articles/justine-autiste-asperger-tresor-pour-entreprise
S’informer sur l’autisme :
https://www.inserm.fr/dossier/autisme/
https://www.autismeinfoservice.fr/informer/autisme
https://www.craif.org/quest-ce-que-lautisme-44
http://inclure.fr/w/AutismeInclusion.pdf
https://www.autismeinfoservice.fr/informer/autisme/tsa
Associer autisme et emploi :
https://comprendrelautisme.com/lemploi-des-personnes-autistes/
https://www.widoobiz.com/2022/03/30/autisme-porter-un-nouveau-regard-pour-augmenter-les-emplois/
https://www.autisme-france.fr/emploi
https://handicapossible.com/guides-handicaps/autisme-au-travail/